Réminiscence (en grec ἀνάμνησις, anamnésis ; également traduit par ressouvenir)

"Je ne suis pas sûre d'avoir existé. Je ne suis pas sûre non plus de l'existence des étoiles et des fleurs que j'ai pu voir durant ma vie.
Mais je suis sûre de la peine ou de la joie que j'ai éprouvé en les contemplant." Soizic Michelot

Livre






Préface
 
''petits chants de la pluie et du beau temps''.  Joli titre, en vérité, et programme à la fois modeste et ambitieux qui consiste à parler de tout et de rien. Voilà un soupçon d'autodérision et d'humour qui se retrouve souvent chez les maîtres japonais.

''L'imminimisable minime minimum'' est un formule de Samuel Beckett qui correspond assez bien à ces poèmes de forme brève. L'encadrement d'une fenêtre peut contenir l'infini du ciel bleu, des nuages,  peut devenir miroir où Soizic se garde et se regarde, miroir qu'elle nous tend et dans lesquels nous pouvons nous comparer à l'infiniment grand des étoiles ou à l'infiniment petit des moucherons.

''Il n'y a rien à comprendre'' lui disent les étoiles, mais tout à sentir et à ressentir. Promenade des sens, correspondances... c'est dans l'expérience sensible du FUEKI, c'est à dire le monde immuable et permanent du cosmos que Soizic porte attention au RYUKO , c'est à dire à l'éphémère, au fugitif et au fragile.
     
Jacques Poullaouec.


Extraits :

  
sur ce monde de peine
au loin toujours
un canard rigole


mes tongs
dans les orties
rigolent de mes pieds nus
  

sur des images
d'enfance
un corbeau croasse


sur mon ombre portée
mes épluchures
d'orange


le soleil
à travers ma peau
je rêve de cerf-volant



Le Chapitre

  


Article paru dans la lettre du haïku (Ploc) n°37 

Haïku,  petits chants de la pluie et du beau temps
de Soizic Michelot




Je me souviens de la première fois que j’ai rencontré Soizic Michelot. C’était avant une causerie en médiathèque. Elle voulait mon avis sur ses haïkus. Je crains toujours ces instants, n’étant pas fin diplomate capable d’exprimer le contraire de mes pensées. Mais je fus particulièrement surpris. C’était la première fois que cela m’arrivait : un auteur me présentait un recueil de haïkus qui ressemblaient à des haïkus. Des haïkus simples, sobres, tels que j’aimerais en écrire.
Je ne peux donc que vous conseiller de lire les haïkus de Soizic Michelot.
Ses petits chants de la pluie et du beau temps sont d’une grande variété : le haïku minimaliste côtoie le questionnement profond.


à ma fenêtre
l’esprit
défenestré

les oiseaux vont et viennent
les arbres
ont-ils des souvenirs ?


L’observation scrupuleuse des micro-événements est mise en valeur par le regard de l’artiste qui ne reste pas distant, insensible.
Rien de plus banal qu’un oiseau sur la neige ! Et pourtant Soizic parvient à nous montrer la scène de telle sorte que nous sommes happés par ses mots.


sur la neige fraîche
même les oiseaux
s’enfoncent

 Dominique Chipot




Article paru dans Ouest France








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