Article paru dans la lettre du haïku (Ploc) n°37
de Soizic Michelot
Je me souviens de la première fois que j’ai rencontré Soizic Michelot. C’était avant une causerie en médiathèque. Elle voulait mon avis sur ses haïkus. Je crains toujours ces instants, n’étant pas fin diplomate capable d’exprimer le contraire de mes pensées. Mais je fus particulièrement surpris. C’était la première fois que cela m’arrivait : un auteur me présentait un recueil de haïkus qui ressemblaient à des haïkus. Des haïkus simples, sobres, tels que j’aimerais en écrire.
Je ne peux donc que vous conseiller de lire les haïkus de Soizic Michelot.
Ses petits chants de la pluie et du beau temps sont d’une grande variété : le haïku minimaliste côtoie le questionnement profond.
à ma fenêtre
l’esprit
défenestré
les oiseaux vont et viennent
les arbres
ont-ils des souvenirs ?
L’observation scrupuleuse des micro-événements est mise en valeur par le regard de l’artiste qui ne reste pas distant, insensible.
Rien de plus banal qu’un oiseau sur la neige ! Et pourtant Soizic parvient à nous montrer la scène de telle sorte que nous sommes happés par ses mots.
sur la neige fraîche
même les oiseaux
s’enfoncent
Dominique Chipot
Je crois avoir lu qu'au départ, le haiku exprime avant tout la qualité éphémère des choses. Dans celui des canards qui rigolent, il y a une dimension continuelle, éternelle, je ne sais pas comment dire. Est-ce que j'ai mal compris ou le haiku s'est-il affranchi de ce principe ?
RépondreSupprimerSim
Bravo Soizic pour ce bel article qui te rend hommage avec raison.
RépondreSupprimerTes haïkus m'inspirent toujours.
de Sylvie
@Jungne - J'ai bien pris connaissance de votre commentaire. Il se peut que vous ayez raison sur ce Haïku, pour la dimension continuelle, je ne suis pas une grande théoricienne du sujet. Cependant la sensation était bien saisie sur l'instant... un canard "criait" sur un moment de peine.
RépondreSupprimer@Sylvie. Merci pour ce message.